13 mai 2013

Des réfugiés touaregs au Niger mènent leur bétail en lieu sûr

INTIKANE, Niger, 7 mai (HCR) – La longue colonne d’animaux, flanquée d’hommes perchés sur leur selle, se dirige vers l’est en direction de nouveaux pâturages à une allure régulière, soulevant des nuages de poussière sur leur passage.
Cela peut ressembler à une scène de Western, mais ce drame se joue à des milliers de kms de l’autre côté de l’océan, au Niger, en Afrique de l’ouest. La distribution comprend 800 animaux, des nomades touaregs originaires du Mali et l’agence des Nations Unies pour les réfugiés.
Fin avril, la caravane, composée de chameaux, de bétail, d’ânes, de chèvres, de moutons et de trois chevaux, a quitté le site de réfugiés d’Agando, situé à 10 kms environ de la frontière avec le Mali, pour un périple de trois jours vers Intikane, une vaste région où les Touaregs pourront vivre dans un espace ouvert et mener leur style de vie nomade traditionnel en toute sécurité.
© HCR/B.Ntwari
Des nomades touaregs originaires du Mali se dirigent vers l’est à dos de chameaux pour mener leur bétail au Niger.
L’ensemble des 8 000 réfugiés d’Agando et du village voisin de Chinourawen ont fui vers l’ouest du Niger avec leurs animaux pour échapper aux combats qui ont éclaté au Nord Mali début 2012 ou en raison de l’insécurité constante ou par crainte des représailles depuis janvier 2013, date à laquelle une contre-attaque dirigée par les forces françaises a repoussé les forces rebelles.
La décision du gouvernement du Niger de déplacer les Touaregs vers Intikane a été motivée par des raisons de sécurité : Agando est situé à seulement 10 kms de la frontière, dans une région qui demeure instable. C’est aussi un moyen de leur permettre de mener une vie plus normale.
« Aider les réfugiés à déplacer leurs animaux leur permettra de maintenir leurs moyens de subsistance et de continuer à vivre comme des pasteurs et des nomades plutôt que de finir dans un camp de réfugiés à dépendre d’une aide extérieure », fait remarquer Karl Steinacker, Représentant du HCR au Niger.
Les Touaregs ont été impliqués dans le processus de transfert dès le début. « Nous avons organisé plusieurs réunions et défini un itinéraire », affirme Mouhamoud Abdoulaye Al Kan Afi. « Nous avons pu aller voir Intikane. Ce lieu nous convient, ainsi qu’à nos animaux », ajoute ce réfugié, ancien respecté et l’un des principaux gardiens de troupeau, qui monte son cheval comme un jeune homme.
Le HCR a associé un partenaire local, Akarass, pour aider à organiser cette caravane qui constitue une opération logistique importante. « Nous avons pensé à tous les détails : des points d’eau le long de la route et des vivres pour les gardiens de troupeau », explique Oumarou Danni Saadou, employé de l’ONG. Il ajoute que des gendarmes à dos de chameaux ont assuré la sécurité.
La santé des animaux a été surveillée par un vétérinaire et, à leur arrivée à Intikane, tous les animaux ont été vaccinés pour éviter la propagation de maladies au bétail appartenant à la communauté locale.
Le train d’animaux s’étendant sur trois kms a été chaleureusement accueilli par la communauté locale à son arrivée à Intikane. « Les réfugiés et leurs animaux sont les bienvenus. Ce qui leur est arrivé pourrait arriver à tout le monde », déclare Alghadawi Ilhouda, le chef du village, situé dans une zone aride de broussailles et de sable. « Nous devons les soutenir en partageant notre eau et nos pâturages », ajoute-t-il.
Certains bergers maliens ont été ravis de découvrir qu’il y avait un puits à Intikane, actionné par des pompes et des générateurs puissants rénovés grâce au HCR. « C’est comme de l’eau de pluie », déclare un réfugié dénommé Omar Mouhamadou. Le puits, d’une profondeur de 700 mètres, bénéficie également à la communauté d’accueil dans cette partie de la région de Tahoua au Niger, où la région du Sahel rejoint le Sahara.
Le gouvernement du Niger, avec l’aide du HCR, prévoit d’amener d’autres communautés de réfugiés vers des pâturages plus sûrs situés davantage à l’intérieur du pays au cours des prochaines semaines. Mais contrairement aux animaux et à leurs gardiens, la plupart des réfugiés feront le voyage à bord de convois organisés par le partenaire du HCR, l’Organisation internationale pour les migrations.
Le HCR protège et assiste quelque 50 000 réfugiés maliens au Niger. Ils font partie des plus de 175 000 réfugiés maliens dans les pays voisins, dont le Burkina Faso et la Mauritanie.

Par Bernard Ntwari à Intikane, Niger,http://www.unhcr.fr/518ce455c.html

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